RIRE

Un violon, s’il le pouvait, prendrait son violoniste très au sérieux.
Que serait un violon se prenant au sérieux ?…
– Eh, manche à cordes, grince un peu plus bas ! Je m’appelle Stradivarius
– Mon pauvre ami, vous le voyez bien : plus aucun musicien ne tire de vous le moindre son. C’est que vos cordes ont enflé. Moi, j’en conviens, je suis un violon très moyen, mais au moins l’on joue de moi…

Les gens qui se prennent au sérieux ne prennent au sérieux que les gens qui se prennent au sérieux.

Ne pas se prendre au jeu au point d’oublier que c’est un jeu. Mais ne jamais dire : « ce n’est qu’un jeu ». Car rien n’est plus sérieux.
Se souvenir du jeu permet de ne rien prendre au sérieux dans le jeu ; mais celui qui mesure ce qu’est le jeu ne peut que prendre celui-ci au sérieux.

L’humour est la mise en scène de la seule question vraiment sérieuse : qu’est-ce qui est véritablement digne de sérieux ?

Toute comédie a pour thème la prison que l’on est à soi même.

Au plus fort de la tragédie, il s’agit de garder assez de sens de la comédie pour ne pas trouver un ultime refuge dans une posture tragique.

Un personnage de tragédie est un personnage de comédie confronté à la mort.

Quand nous pourrions être à chaque instant, par rapport au moi, dans la situation du spectateur de théâtre qui assiste à une bonne comédie (quel plaisir), nous voilà identifié au personnage qui se débat sur scène.

Le rire dissout tout savoir et l’ego qui en est fait.