DIEU ?

Le nez dans les chaussures, ils voudraient qu’on leur prouve le ciel.

L’être humain est un instrument à Souffle. Qui joue ?

L’athée intelligent essayera Dieu et perdra ses croyances ; le croyant intelligent essayera l’athéisme et trouvera Dieu.

Il y a des athées qui le sont par amour du mystère, bien plus proches de Dieu que ceux qui n’adorent qu’une idée.

Pathétique athée, ressassant sa rage du moi contre un Dieu dont il ne réitère le meurtre que pour s’assurer qu’il a bien pris sa place !
Le Dieu moderne, c’est le moi. Qui osera cet athéisme-là ?

Le premier et le seul véritable athée fut celui qui osa se vider intégralement de soi pour, ensuite, accueillir, sans rompre le lien, l’abandon de cet Autre pour lequel il avait renoncé à lui-même.
Résurrection de la chair.
Vocation cachée de l’humain d’aujourd’hui.

À l’extrême de son Retrait, Dieu lui-même est athée.

Dans l’abîme insondable du retrait divin, fond sans fond dont toute chose est l’écume, sous forme de souffrance espace et temps remémorent à la matière devenue chair l’infini perdu et, ainsi, l’y appellent.
Devenir humain : d’un oui, donner lieu à cela.
Il n’est d’autre joie. Tout le reste est impasse.

Acceptant de n’être l’origine de rien, m’ouvrir à l’origine de tout.

Les anges sont des oui de Dieu à sa propre folie : vivre l’absence à soi. Les démons ? des non.
Et tout se passe en l’Humain !

Les hommes font de Dieu leur prolongement imaginaire dans l’au-delà, alors qu’ils en sont le prolongement réel ici-bas.

Je ne puis croire qu’en un Dieu impuissant, car Lui seul ne contredit pas le fait de ma puissance.
Je ne puis vouloir qu’un moi impuissant, car lui seul ne contredit pas mon désir du miracle.
Puissance de rendre Dieu puissant.

Les religions sont les ruses de Dieu. L’Esprit est le Saint Bandit-Joueur.

La maîtrise d’un accomplissement suppose l’aveuglement à tous les autres : d’où la diversité des voies et les conflits religieux.
La paix religieuse n’est possible que depuis une vue d’ensemble. Celle de l’Accomplissement suprême.

Dieu comme tout-Autre s’ouvre inlassablement à soi en se vidant de soi pour laisser place à l’autre — et c’est ainsi qu’il est créateur, c’est ainsi qu’il est amour.

La chair est l’espace où Dieu fait l’expérience de l’altérité absolue à soi, qui est ouverture absolue à l’Autre.

Dieu n’est pas sujet. Dieu est sans fond. En acceptant le retrait du fondement, en vivant l’effondrement, l’homme à l’image de Dieu devient à sa ressemblance.

Dieu est un artiste qui crée des artistes.