BIEN, MAL ET PAR-DELÀ

Pour celui qui, très en deçà du bien et du mal, a l’outrecuidance de se penser au-delà, la plus étriquée des morale serait un grand progrès.

On ne demande d’être altruiste qu’à ceux dont on doute de la capacité d’aimer. Celui qui sait aimer a un devoir d’égoïsme, même et surtout, car c’est le plus difficile, avant que sa capacité d’aimer ne soit visible.

Toute l’éthique tient en ceci  : c’est moi qui souffre, donc c’est moi qui peut.

Enfin, une éthique simple :
Tout acte prémédité est faux.
Tout acte justifiable est faux.

Le juste orgueil est celui qui t’oblige.

La moralité a pour tâche nécessaire d’inquiéter la pulsion. Mais pour se libérer de cette dernière, il convient de se situer au-delà de la moralité.

La passion du sadique est sa propre indifférence.

Ce qui fait le lâche ou le héros est la réaction d’un homme face à ce qu’il n’a choisi ni voulu. Le moderne est inapte à l’héroïsme non par lâcheté mais parce qu’il aspire à tout avoir choisi.
S’ouvrir à la simple possibilité d’être lâche serait pour lui un pas de géant vers l’humanité.

L’homme est responsable de l’instant présent, rien d’autre. Mais c’est tout.